Trans Oasis du Sud Tunisien: le compte-rendu de Didier et Flo

TOST 2011 – VOUS REPRENDREZ BIEN UN PEU DE DESERT ?

Nous nous sommes inscrits à cette course la veille de la révolution, autant dire qu'on a un peu serré les fesses jusqu'au mail rassurant de Roger, l'organisateur, qui nous confirmait le maintien de celle-ci. Soulagement avec en plus l'impression de participer à une première dans cette Tunisie libérée et de montrer le chemin aux touristes devenus frileux. On les a resserré un peu plus tard (les fesses) quand les proches voisins ont commencé à s'agiter mais au final tout c'est bien passé.

Le groupe après l'arrivée

Il n'y avait cependant que 21 tosteurs au départ, formant un groupe qui a fini par bien se connaître au bout des 6 étapes de 21 km. Nous étions les derniers arrivés le Dimanche soir à Djerba, pour repartir le lendemain matin vers le départ de la première étape. Tous nos déplacements s'effectuaient en 4x4, une longue colonne de 10 véhicules toujours escortée par la police ou l'armée.

ETAPE 1
Parcours plat, piste dans une oliveraie, puis le long de la mer et d'un chott (lac asseché) pour finir.

ETAPE 1: le peloton encore groupé !

Il y a un journaliste au départ et le voyant partir comme une fusée je me dis qu'il prend un peu d'avance pour faire une photo, mais ce n'est rapidement plus qu'un petit point et on ne le reverra qu'à l'arrivée. En fait le gaillard est un fameux coureur qui a de sérieuses références puisque notamment ancien vainqueur du semi de Garnay! Le reste du peloton part plus sagement, ma foulée s'accorde naturellement à celle de Florence et on se retrouve rapidement seuls au milieu des olives.

Malgré la course, la circulation n'est pas coupée !

Lorsque Florence commence à siffler (je ne l'appelle pas cocotte pour rien) on réduit le feu et on est obligé de s'arracher dans le final car un trio de coureuses belgo-bretonnes fond sur nous à la vitesse d'un grand V, et ce n'est pas un mirage. Après déjeuner à l'hôtel de Tataouine, nous allons Chenini mais il n'est pas là. Florence se fait remarquer dans une évocation réussie de la femme tunisienne mariée et troglodyte.

Tunisienne mariée et troglodyte

ETAPE 2

Parcours plus montagneux dans la région de Tataouine ou furent tournées des scènes de Star Wars.

Attention, ça revient .

Serait-ce déjà la fatigue? Plusieurs coureurs s'égarent et font des km en plus. Le balisage n'est pas en cause et à l'allure qui est la notre, on se fait doubler plusieurs fois par les mêmes mais nous on réussit le parcours minimum. L'arrivée a lieu dans le fond d'un vallon très fleuri. Dans l'après-midi transfert vers Douz aux portes du désert.

ETAPE 3
Notre rencontre avec le désert de sable devait être progressive et commencer par une étape de dunettes. Piste impraticable à cause des récentes pluies, nous sommes obligés d'attaquer dans le vif du sujet.

Il faut écoper

La veille du départ pour la Tunisie, j'avais cherché en vain mes guêtres de la trans aq, et sur place c'est donc avec du scotch que j'ai tenté d'obturer les trous de mes Salomon. Résultat moyen, le scotch se barre au bout de 2 km et après c'est vidange de sable à chaque ravito.

Plus vite que les 4x4 !

Florence n'y échappe pas non plus. Quand même prévoyant, j'avais enfilé 2 paires de chaussettes pour limiter les frottements. Tiens, c'est curieux à l'arrivée j'en retire 3 paires ?! Ah non, la troisième c'est la peau de mes orteils je comprend mieux.

Etape 3, il n'y a qu'à suivre les traces

Notre rendement dans le sable n'est pas terrible, il nous faut 1h de plus pour boucler l'étape. La sortie des dunes en 4x4 est une épreuve à part entière. On a un peu l'impression d'être enfermé dans une bouteille d'Orangina. Mohammed, notre chauffeur, ne serait pas ridicule sur le Dakar. Le soir conférence de Corinne Peirano sur l'alimentation en course, puis animation éosine dans la chambre.

Quand t'es dans le désert ...

ETAPE 4

Eosine et compeed produits miracles, je suis d'attaque pour une nouvelle étape de dunes. J'ai revu ma stratégie d'étanchéité. Fini le scotch, vive la libre circulation du sable, j'ai pratiqué 2 trous à l'avant de chacune de mes chaussures et chaussettes et ça marche! Je n'ai plus besoin de m'arrêter pour vider.

Plus facile avec des trous dans les chaussures

Partis plus tôt le matin, nous avons un sable plus dur. Nous sommes dans un bon jour et gagnons 40' sur hier.

Ne bougeons plus !

Après la matinée camelbak, l'après-midi se passe à dos de dromadaire. Franche rigolade et quelques sueurs froides pour moi dont la monture a du être cheval sauvage dans une autre vie.

Dromadaire trophy !

ETAPE 5

Après une troisième nuit à Douz, l'étape du jour nous conduit vers Matmata. Fini le sable mais plus de relief, l'étape est dure car la fatigue s'accumule. Le final est grandiose, après le passage d'un col, je sors mon appareil photo, plus de batterie! Grrr.

C'est tout droit

A l'arrivée nous faisons une haie d'honneur à Myriam, une concurrente dont c'est l'anniversaire. Déjeuner à Matmata dans un restau troglodyte ou furent tournées des scènes de La guerre des étoiles. En fin d'après-midi retour à Djerba par le bac.

ETAPE 6
C'est la dernière et tout le monde ira au bout. Les randonneurs auront également bouclés 6 étapes de 10km environ. Aujourd'hui c'est un circuit plat sur Djerba, en bord de mer puis dans les terres. Heureusement que c'est roulant car Florence n'a plus de jus. Elle guette le panneau du dernier km.

Le dernier kilo de l'étape 6, la dernière !

Sylvain parti 15' après nous, nous double comme un avion pour réussir moins de 10h au total des 126km. Pour nous ce sera finalement 15h48 et des souvenirs de la tête aux pieds.

Ravito

La remise des prix est pour les concurrents l'occasion de remercier tout le staff et le chef d'orchestre de la logistique Tahar et son sifflet magique. Le lendemain les bagages sont dans le hall, sniff c'est fini.